Agir

Prise en main de sa liberté : la responsabilité

L’action permet de réaliser ses désirs, l’entrainement de les affuter.

S’il on peut agir, c’est par ce qu’on est libre de le faire et donc que nous sommes responsables de nos actes. Agir c’est produire un effet avec une cause : cette cause c’est nous qui l’impulsons. C’est par ce que nos actions ne sont pas nécessaires qu’elles sont libres. C’est par ce que l’on fait constamment des choix qu’on est libre d’agir de telle ou telle manière. En ce sens, agir sur soi est la plus fondamentale des libertés.

La liberté conditionne notre action, et c’est en agissant que l’on performe notre liberté donnée.

Postures et émotions, même combat

Agir, c’est avoir recours à un nouvel engagement corporel qui nécessite de sortir de sa zone de confort. C’est la mise en mouvement de ce qui a été expérimenté. C’est activer son système moteur, qui peut s’éprouver grâce au système sensoriel. Le cerveau associe nos postures à un état émotionnel particulier. Lorsque nous nous sentirons impuissant, vulnérable même inconsciemment, on aura tendance à se replier sur soi , à se recroqueviller de sorte à protéger nos organes vitaux. Tandis que la joie et la confiance nous amènera à ouvrir notre cage thoracique, détendant nos muscle, en nous encrant littéralement dans le moment présent. Il a par ailleurs été démontré que les postures de confiance tend à diminuer le taux de cortisol ( hormone du stress) tandis qu’elle a tendance à augmenter pour les postures de vulnérabilités. Enfin, ce qui nous permet d’agir, c’est la volonté.

Accomplissement de notre volonté tournée vers le Bien.

La volonté nous permet d’accomplir nos désirs, et lorsque notre raison guide cette volonté, on peut s’assurer que ce qu’il en ressortira sera proche du bon.

Vouloir est le moteur de l’action. Cependant il est nécessaire de prendre conscience des causes qui nous déterminent afin d’agir en conséquence, nous informe Spinoza dans la Lettre à Schuller. Ces “causes” ce sont les éléments hors de notre champ de pouvoir ( hérédité, lois de la physique, maladies etc. ). En prendre conscience, c’est accepter ce déterminisme et ainsi, agir librement. C’est littéralement en “connaissance de cause” que notre raison pourra être suffisamment éclairée pour que notre action qui en découle soit la plus juste et adéquate possible.

Plus notre action va être illuminée par la justification, plus notre degré de liberté s’agrandit. Ainsi par exemple, si nous apprenons par des sources variées, scientifiques et empiristes, que pour avoir un gain de force et/ou d’hypertrophie musculaire, il est nécessaire de manger des protéines en quantité suffisante et d’effectuer correctement tel ou tel mouvement , notre liberté d’action sur l’accomplissement de notre projet final s’en retrouvera bien plus grande que si nous agissions sans connaissances.

Avoir envie d’agir c’est bien, savoir comment agir c’est mieux.

“Freed from desire, mind and senses are purified”- Gala (1997)

C’est au contraire, en laissant libre court à la réalisation de nos impulsions que nous nous rendons esclaves de nos passions, toujours avec le regard de Spinoza, cette fois-ci dans Le traité théologico-politique. Se libérer des illusions rend notre action non seulement plus libre mais bien plus signifiante. Nous n’agissons pas librement lorsqu’on mange ou que l’on dort, car il s’agit de nécessité. Cependant, si on choisit les conditions dans lesquelles nous allons dormir et manger, c’est notre action libre, motivée par les contraintes extérieures et par nos préférences, qui est de la partie. Je suis la personne qui donne du poids, de l’importance à mes choix, car j’estime que c’est ce qu’il y a de mieux. Il s’agit ici d’effectuer le tri dans toutes les informations et tous les désirs que nous avons à disposition, que nous avons eu l’habitude de cultiver.

Cela prendrait un temps fou d’explorer toutes les possibilités, mais s’aiguiller déjà vers les méthodes qui sembles d’une part ne pas ressembler à de la poudre aux yeux et d’autres part paraitre cohérentes pour nous, est un premier pas.

Mais alors, comment cultiver ce qu’il y a de mieux pour nous ?